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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 09:26

Le quotidien d’un vendeur service (ou magasinier pour le reste de la planète).

Episode 1

 

Cette chronique est rédigé par un salarié de Distrilap qui a besoin d'exprimer, raconter son quotidien au sein de cette société. Vous trouverez dans cette chronique que du réèl pas de sensationel, le quotidien d'un salarié qui se rend compte au fur et à mesure de la réalité du groupe LAPEYRE...

 

 

J’ai été embauché par un patron. Plus tard, j’ai appris que c’était un « mandataire » : une société indépendante vendant des produits Lapeyre. Mon patron m’avait prévenu : « je ne peux pas vous offrir un gros salaire, mais le travail est simple ». C’était un aboutissement pour quelqu’un de simple comme moi, avec un faible niveau d’études, et certainement une intelligence bien moindre que celle de mon patron.

 

Muni d’une magnifique tenue Lapeyre, un stylo à bille, un cutter et un rouleau de scotch marron, j’étais paré pour remplir pleinement ma mission : décharger les camions de livraison, pointer et ranger la marchandise, et servir les clients. Trois taches simples, correspondant bien à mon niveau intellectuel.

 

J’étais content, même si le dépôt était vétuste et poussiéreux. J’évoluais en autonomie, sous l’œil bienveillant de mon chef de service, et dans une ambiance de bonne camaraderie avec mes collègues. Parfois, le froid glacial régnant dans mon dépôt non isolé m’engourdissait. D’autres fois, la chaleur étouffante de l’été rendaient ma tache plus difficile. Les produits étaient sales. Mes belles tenues Lapeyre se salissaient très vite. Le soir sous la douche, je mouchais noir la poussière accumulée dans mon nez. Mes chaussures de sécurité me faisaient souffrir également, mais je ne disais rien car c’était un cadeau de mon patron. Il eut été malvenu de s’en plaindre.

 

 J’enviais sans les jalouser mes collègues vendeurs, qui eux, étaient chauffés et climatisés. Parfois, je venais quelques instants me réfugier, au chaud ou au frais, selon la saison. Les vendeurs étaient souvent méprisants et irrespectueux envers mes collègues et moi-même. Je devais parfois m’occuper de leur exposition sous leurs regards mêlant la sévérité et la moquerie. Mais je ne leur en voulais pas, car ils étaient vraisemblablement d’un niveau culturel bien plus élevé que le mien pour occuper un tel poste. Du reste, je ne me mêlais jamais de leurs conversations, car je ne comprenais rien aux histoires d’actionnaires, de marketing et « appros ».

 

Les rapports avec mes chefs étaient simples, directs et rapides. J’obtenais des réponses immédiates à toutes mes questions. Nous n’avions qu’une a deux réunions annuelles, principalement pour aborder les résultats annuels du magasin. Une fois par mois, je passais dans le bureau de mon patron pour me faire remettre ma feuille de paye. Ce moment était souvent prétexte à félicitation ou remontrance, selon la qualité de mon travail. Quels que soient les commentaires, je lui étais reconnaissant de m’avoir embauché. Moi, le garçon simple et pas très intelligent.

 

En début d’année, mon patron profitait d’un entretien rapide  pour m’accorder (ou non) une augmentation substantielle. S’il ne m’en accordait pas, je me disais que c’était pour une bonne raison, et que je l’avais bien mérité.

 

Parfois, nous recevions un petit journal illustré en provenance du siège : le « Trait d’union ». Les images y étaient très belles. Les reportages intéressants, bien que parfois difficiles à comprendre, nous relataient un merveilleux monde lointain ou tous semblaient être heureux comme moi.

 

J’étais content, même si mon dépôt était vétuste, sale et mal isolé, malgré mes outils simples et rudimentaires. Mon patron avait raison : c’était un travail simple et pas très bien payé. Et cela me convenait bien. Les journées étaient rythmées par les camions, les charges lourdes à manutentionner tant bien que mal (sans gants), les listings sur lesquels nous devions faire des croix pour attester de la quantité et de la nature des produits, les clients pas toujours sympathiques mais grâce à qui nous avions du travail. Je gardais le sourire de ceux pour qui les plaisirs simples sont les meilleurs.

 

Ce bonheur simple a duré quelques années. Puis un jour, notre patron nous a réunis à une date inhabituelle. Il nous a annoncé qu’il partait, et que nous allions changer d’employeur. Notre nouveau patron allait désormais s’appeler DISTRILAP.

 

Mais cela, je vous le raconterai une prochaine fois...

 

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commentaires

G
Pas mal !
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