Inquiétude pour l'emploi chez Lapeyre Niort

Alors que des emplois ont déjà été supprimés l'an dernier, l'annonce de la vente du magasin fait craindre de nouvelles réductions d'effectifs.

Lapeyre s'est implanté à Niort il y a cinq ans. Le magasin conservera l'enseigne après sa reprise par un indépendant, mais devrait être recalibré à la baisse. - (Photo NR, Jean-André Boutier)  - Photo NR

Un paquebot sans gouvernail ? C'est le sentiment chez certains salariés du magasin Lapeyre, zone commerciale Mendès-France, depuis l'annonce faite avant-hier : Distrilap, la société qui exploite les magasins Lapeyre à travers la France, va vendre celui de Niort à un patron indépendant. Ce qui fait craindre de nouvelles suppressions d'emplois alors que déjà, en 2009, l'effectif est passé de 18 à 12 salariés, selon le syndicat Force ouvrière.
« En un an, six départs n'ont pas été remplacés sur Niort, dont le directeur de magasin, le directeur qui gère les chantiers de pose chez les clients, et le responsable des ventes. On laisse ce magasin pourrir sur pied », s'inquiète Matthieu Saintoul, délégué syndical Force ouvrière chez Distrilap.
Un marché
qui aiguise
de nombreux
appétits

Spécialiste du bricolage, Lapeyre a ouvert ses portes en 2005 sur 1.500 mètres carrés, derrière Castorama. C'était alors le 90 e magasin à cette enseigne en France. Mais selon certaines sources, alors que l'étude de marché réalisée à l'époque tablait sur 8 M € de chiffre d'affaires annuel, le magasin, surdimensionné par rapport à son potentiel réel, tournerait aujourd'hui avec 2 à 3 M€ de chiffre d'affaires.
Le 26 octobre prochain se tiendra un comité d'entreprise au cours duquel le futur repreneur présentera son projet. Le magasin continuera à afficher l'enseigne Lapeyre. Les bénéfices continueront à remonter sur Distrilap, qui reversera une commission au mandataire. La crainte, c'est que le magasin soit recalibré à la baisse pour devenir un simple « relais », ce qui dans le jargon du groupe désigne un point de vente de taille plus modeste, dépourvu de stock. D'où les craintes pour l'emploi.
Contacté hier, le service communication du groupe a indiqué ne pas « être habilité à communiquer sur le sujet » et il n'a pas été possible de joindre un autre interlocuteur au sein de l'entreprise.
Ces inquiétudes se manifestent sur un marché très sensible sur le Niortais, qui a aiguisé de nombreux appétits ces dix dernières années. En 2005, au moment où Lapeyre ouvrait ses portes, l'observatoire économique de la chambre de commerce et d'industrie calculait que la densité des magasins de bricolage sur la zone de chalandise, dépassait la moyenne nationale de 172 %. Cela n'empêche pas aujourd'hui Leroy-Merlin de songer à une implantation sur Niort, de nombreux Niortais allant faire leurs achats chez Leroy-Merlin à La Rochelle.

Yves Revert
nr.niort@nrco.fr